mercredi 13 juillet 2011

Décennie de la mobilisation citoyenne

Les sections nationales d’Afrique et du Moyen-Orient du mouvement Transparency International ont mis fin à leur conclave le 23 juin 2011 à Accra au Ghana au terme de 4 jours de travaux.



La mobilisation citoyenne est le défi à retenir d’Accra 2011. C’est la priorité stratégique no 1. Elle conforte d’ailleurs les propos de la Présidente de Transparency International, Huguette Labelle. « C’est pourquoi notre Stratégie ti 2015  est axée sur les individus. Nous nous n’engagerons plus jamais aux côtés des populations car, en fin de compte, elles seules peuvent arrêter la corruption. Nous travaillerons à mettre un terme à l’impunité ». En d’autres termes, les citoyens sont fondés de se dresser contre la corruption. A cet effet, Transparency International compte stimuler et soutenir l’émergence des mouvements sociaux. Des millions d’individus devront se mettre debout et marcher pour dénoncer ledit abus.



Quadriller l’Afrique

La mobilisation citoyenne en Afrique suggère une reconquête du continent. Le mouvement dispose d’à peine 20 sections nationales en Afrique. L’Afrique centrale n’en compte que une. Des pays comme le Nigeria et l’Afrique sont désormais hors-course. Les ramener à la maison est un impératif. Cette démarche interpelle le secrétariat international de Transparency à Berlin en Allemagne. La révision des conditions d’accréditation est réalisable à court ou à moyen terme.



Kenya : meilleur élève de Transparency International

La mise sur pied des projets sous-régionaux est également une alternative crédible. L’Afrique de l’Est a de l’avance sur les autres régions. Elle publie tout un baromètre sur la corruption. Le Kenya, comme locomotive, met d’autres projets sur rails.

La démarche kenyane interpelle Transparency International-Cameroon. Ladite section est solitaire en Afrique centrale. Elle est invitée à travailler main dans la main avec le secrétariat international. C’est notamment dans le sens du développement d’autres associations nationales dans la sous-région. Le Gabon et le Tchad sont des priorités. Des contacts antérieurs existent. Il est question de les réactiver. La stratégie de mise sur pied des projets horizontaux est à même de mener à la réalisation de cet idéal de grossissement du mouvement presque vieux de 20 ans en termes de volume et de qualité.



Communauté d’intérêts entre Gabon, Tchad et Cameroun

Le Gabon, le Tchad et le Cameroun ont des points de convergence capables de fédérer les intérêts de gouvernance. D’abord, ce sont tous des pays pétroliers. Ensuite, le Gabon et le Cameroun ont en partage les mêmes ressources forestières. Une sorte d’identité des peuples, notamment ceux du Grand-Nord gabonais et ceux du Grand-Sud camerounais, rapproche davantage les deux pays. Or, qu’il s’agisse du pétrole, du cacao, du café, du coton, du bois ou du maïs diversement produits dans un Etat comme dans l’autre, la gouvernance des ressources naturelles suscite une discorde. Par conséquent, la question de la qualité de la gestion des ressources naturelles peut devenir la niche de Transparency International en Afrique centrale.



Déterminer les niches

Il s’agit des créneaux d’intervention porteurs, en d’autres termes. Ce sont des sortes de ruptures et dysfonctionnements constatés dans les circuits de gouvernance. Transparency International, avec l’apport des chapitres nationaux concernés, peut choisir d’ériger le redressement de la faillite de gouvernance en objectifs à atteindre dans des délais à déterminer.

La niche est extensible à d’autres centres d’intérêts poreux en matière de gouvernance en Afrique centrale. C’est le cas des aides d’urgence et de l’assistance humanitaire.  En réalité, la gestion des catastrophes naturelles ou humaines est souvent un autre gros accident. Les fonds d’aide échappent le plus souvent par des poches privées. S’il faut y adjoindre des niveaux couverture sanitaire et de sécurité sociale proches de zéro, c’est le mort assurée. Pour Transparency International, il n’y a que du travail à faire en Afrique centrale.



Gouvernance environnementale comme niche

Même l’environnement est un créneau d’intervention. Les changements climatiques ne sont pas l’apanage des environnementalistes. Ils posent également des questions de transparence dans la gestion. Le monde mobilise les fonds pour sauver la planète chaque année. Mais le destin des efforts des contribuables est souvent peu retraçable. Les domaines, les conflits fonciers et les politiques agraires étaient encore au-dessus des soupçons dans la scène internationale. Ils sont désormais au-dessous de toutes les magouilles et scandales de corruption.  Transparency International est déterminé à y voir plus clair dans les jours à venir.

L’ambition s’inscrit dans la perspective de deux résultats liés de manière intime. D’un côté, c’est une application plus accrue des lois et des normes à travers le monde. De l’autre, il s’agit de respecter le principe de tolérance zéro en matière de corruption. Autrement dit, l’impunité est contrainte d’amorcer une fin de règne.



Pour un monde assaini

Cette situation suppose un système judiciaire affranchi des tentatives de manipulation. Le mouvement entend faire pression pour plus de transparence. Il souhaite donner à la presse, à la société civile et aux citoyens des arguments d’évaluation du système judiciaire. En retour, Transparency International compte s’investir dans un vaste programme de plaidoyer. Il va porter sur l’obtention des conditions de travail décentes pour les magistrats et autres commis de justice.

Le mouvement fait une fixation sur les valeurs. Elles sont la transparence, l’intégrité, la redevabilité, la solidarité, la justice et la démocratie. C’était le mot de fin de Chantal Uwimana, la Directrice Afrique et Moyen-Orient de Transparency International.



Télesphore Mba Bizo à Accra

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